Le Castellas

Le « Castelas » ou « Castellas » est un pointement rocheux qui s’élève à 397m d’altitude. La butte est un bloc de calcaire dur datant du crétacé inférieur.

On pense qu’une population s’y est installée dès la Préhistoire, à la fin de la période Néolithique, à l’âge du fer, se mettant à l’abri dans des cavités, et se protégeant à l’aide de pierres sèches amoncelées au sommet. Une grotte sépulcrale, datant d’environ 2000 ans av J-C a été découverte puis fouillée par l’archéologue Gratien Charvet en 1883. Elle contenait une soixantaine de squelettes d’hommes, femmes et enfants, ainsi que des pointes de silex, des perles de pierre et de cuivre.

A l’époque celtique, ce pic fut occupé par un oppidum gaulois.

 Ce site qui domine la rivière Avène, sur la voie du Vivarais, porte les ruines du « castrum médiéval » dont il ne reste que les vestiges.

Des restes de remparts, appareillage polygonal et régulier à la base, les bases d’une chapelle castrale à blocs réguliers et soigneusement ajustés (XIIeme siècle), des murs de bossages (XIIIeme siècle) et une citerne voûtée.

Entre le sommet et le village du « Plateau de Rousson » subsiste un reste de rempart extérieur (1ère enceinte du château) avec un puits creusé dans le roc.

A l’époque médiévale, le site connut maintes attaques et destructions.

Histoire d’Alaïs de Rousson et de sa suzeraine Dame Tiburge :

Alaïs, Baronne de Rousson a vécu au XIIIème siècle dans le vieux château fort, érigé sur le pic du Castelas.

Au cours de l’hiver 1240, Alaïs déjà veuve, assiste à Alais aux obsèques de Bernard Pelet, un parent, celui-ci laissant seule sa vieille mère Sybille, sa jeune épouse Dame Tiburge (appelée plus tard Tiburge La Courageuse) et son fils Bernard âgé de cinq ans.

En grand uniforme de Sénéchal du Roy, Pierre d’Asthiès (ou d’Athiès), venu de Beaucaire, trône au 1er rang entouré de son escorte.

Cinquante moines de l’abbaye de Cendras sont venus chanter des cantiques, tandis que des Chevaliers du Temple, chevaliers d’Ordre Hospitalier, et moult dignitaires se tiennent près du Sénéchal.

Malgré la tristesse et le sérieux de la cérémonie, Pierre d’Asthiès, remarque, parmi les vassaux du baron Pelet, la jeune et belle Dame Alaïs de Rousson.

Dès lors, il ne cesse de vouloir la faire sienne et entame auprès d’elle une cour pressante, assidue et malvenue dès la fin des obsèques.

Recueillant un refus à ses avances, la vengeance de Pierre d’Asthiès, homme de peu de morale, ne se fait point attendre. Une série d’impôts abusifs et injustes sont infligés à des marchands Alésiens, certains cèderont et paieront les rançons demandées, les autres seront jetés en prison où ils mourront quelques semaines plus tard.

Dame Tiburge, veuve de Bernard et suzeraine d’Alaïs, se sent investie d’une mission morale à l’égard de sa vassale ; et sous les bons conseils de la vieille Sybille, elle décide d’aller elle-même dénoncer ces méfaits auprès du Roy à Paris.

Tiburge La Courageuse fait ce trajet à cheval sur des chemins malaisés, elle brave les intempéries, affronte les mauvaises rencontres….Elle mettra vingt jours pour parcourir les 160 lieues et enfin se trouver, avec sa garde rapprochée, au palais du Roy Louis IX (Saint-Louis) pour lui relater la conduite indigne du Sénéchal d’Asthiès !

Le bon Roy, ému par de tels agissements, dicte les instructions rigoureuses à l’encontre de l’individu et confie le message à la jeune femme qui rebrousse aussitôt chemin, piquant tout droit sur le Château de Sommières, où se trouve le Sénéchal. Elle tend au Sénéchal les ordres du Roy et, refusant l’hospitalité d’usage,  reprend aussitôt la destination d’Alais.

Deux jours plus tard, le détestable Pierre d’Asthiès arrive à Alais, au château Pelet.

Là, il peste contre Dame Tiburge qui le fait attendre, puis lui lit le parchemin qu’il apporte, mentionnant que tous les ordres du Roy ont été respectés par lui et qu’elle doit, comme l’exige Louis IX, contresigner le document.

Ayant la preuve que tout est faux, Dame Tiburge refuse d’obtempérer !

Pierre d’Asthiès entre alors dans une colère noire et exige qu’on lui livre sur le champ la jeune veuve Alaïs de Rousson en vue d’en faire sa maîtresse.

Dame Tiburge, sa suzeraine, n’oubliant pas son devoir de protection, fait mander deux écuyers là-haut, sur le pic du Château de Rousson, qui emmèneront Alaïs dans une cachette sûre.

Son orgueil bafoué, d’Asthiès fait incendier le Château dont les murs seront abattus un à un.

Le Sénéchal, brûlant de rage devant le refus de signer de Dame Tiburge, et voyant Alaïs lui échapper de nouveau, convaincu que celle-ci est cachée dans l’un  des Châteaux de Dame Tiburge, lance alors ses troupes dans toute la région.

Sont alors incendiés et démantelés, en plus de celui de Rousson, les Châteaux de Boucoiran, Lascours, Aigrefeuille, Montaigu, St Etienne, Alenzac, Formari…

Les débordements du sénéchal de Beaucaire furent endigués par sa perte de fonction, sur ordre du Roy Saint-Louis, informé de ses exactions, avant son départ en croisade.

Par la suite, le château fut reconstruit, mais, en raison de sa rusticité, ne fut plus occupé par les Seigneurs de Rousson.

La Seigneurie de Rousson fut concédée à la fin du XIVème siècle à Pierre d’Alayrac, seigneur d’Aigremont, par la veuve sans enfant de Bertrand de Rousson, dernier porteur du patronyme. Elle fut ensuite rachetée en 1588 par Charles d’Agulhac de Beaumefort, qui fit construire le Château de Trouillas, entre 1600 et 1610.

 

Ce lieu est le témoin d’un pan de l’histoire du Languedoc au pied des Cévennes.

Horaires d'ouverture
Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30

Adresse Postale
Espace Jean-Jaures
30340 ROUSSON

Téléphone : 04.66.85.60.42